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La mer monte... Les plages se métamorphosent. L’estran perd de sa sagesse, sur un caillou des berniques, coquillage et cul d’acier tant ils s’accrochent à leurs racines. Je n’arrive pas à les ramasser. Dommage, j’aurais fait un ragoût, sauce tomate, oignons, et ail, mais les chapeaux chinois résistent… Sur une île, le temps est volage, une seconde dure des heures, et la journée passe tel une étoile filante, sans rien voir, tout en sentant la guimauve, oups, je m’égare. La journée est un espace entre l’aube, le croisement de la lune et du soleil, l’éclat des couleurs qui chasse le scintillement de la nuit, les feux, les phares, et le bruit sourd des moteurs des bateaux. La journée s’inverse. Le soir, dernier rayon du soleil, et la pluie s’invite, ou s’invente, celle des constellations. Il suffit de lever le regard, de compter, et de savoir que la vie extraterrestre existe forcément. D’ailleurs quand je quitterais mon enveloppe charnelle, il est possible que mon karma me laisse sans intelligence, petit souriceau sur Mars. Le jugement dernier existe-t-il ?

 

Dans une journée, vous avez du temps pour vous ennuyer, ou si vous êtes en phase avec les éléments, sentir la force tranquille, la puissance des îles, et vous sentir bien. Inutile de compter ses sous sous, sur Ouessant, même touriste, le temps est là pour vous arrêter, une balade à bicyclette pour découvrir l’ampleur du rocher, ce caillou qui vogue immobile à la croisée du levant et du couché, spectateur de l’enfer des jours qui passent comme un cadeau volé. Hissons le grand pavois, partons à la conquête des océans, allons nous marier en compagnie d’un silence, d’une reine. Offrons-nous une dernière danse et puis la voile, pas le voile. Je suis surpris qu’une religion prône le travestissement, que l’on cache la beauté sous toutes ses formes pour le plaisir du mari, qu’il soit le maître de la maison, le seul décideur. Parfois, de loin quand je regarde un reportage, je n’arrive pas à comprendre que la condition de la femme soit bafouée, tant il lui est interdit de montrer sa peau, ses cheveux, son corps sage, interdit de poser les yeux sur la concupiscence, interdit de lever la main, non là, arrêtons-nous sur un rocher, pensons à autre chose, qu’il est doux d’être un dauphin nu dans les courants marins, de ne pas calculer l’espace, sa place a sein de la cellule familiale, et d’aller jouer du matin au soir, en sentant friser la mousse de l’écume sur son dos. Ouessant la belle et se deux faces, la façade de l’ouest qui est torturé, et ceinture le rivage, des roches en fusions, des compagnons de voyage, hippocampe, ou dessin animé, et la côte plus sage de l’est, celle des ports, celle qui accueille les navettes et permette au touriste que je suis de passer un moment sur ce monument. N’oublions pas les oiseaux, le macareux, la pétrelle, le fou de bassan, la sterne, la mouette, le goéland, et la perdrix, et tant d’autres qui constituent un plaisir du regard. Plaisir des yeux, voir un vol, et imaginer un instant être ce corps de plume qui s’envol, et ne touche plus terre autant que ses forces le permettent. Sur l’eau, l’océan, il n’est pas rare de croiser cette race animale, celle qui joue avec le vent, qui plane, qui se croise, qui gueule, et qui ne connaissent pas le repos, enfin si le cormoran lui se sèche les ailes sur les rochers et il semble être là pour démonter que je me trompe. Où en étais-je ? Je suis sur une île, elle a les côtes vives, elle cultive le mystère, et la force de la faune de la flore, laisse pantois. Inutile de penser à la folie humaine se grand brassage des races, inutile de penser à ce temps qui entre sous votre peau et vous tue d’ennuis, sur un rocher perdu entre deux eaux, vous y trouvez la paix.

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